Celle-là je m'y attendais pas. Je dois être dans une période de grande clémence auditive.
C'est vrai que j'avais plutôt apprécié Power Corruption & Lies à l'époque, mais je m'attendais à ce que le reste de la discographie de New Order soit du kitsch en barre - surtout, surtout dans le cas de Technique, un album aussi vieux que moi. La pochette annonce déjà la couleur, ça sent le son mal vieilli, l'album bien ancré dans une époque, les bruitages électroniques moisis... Bref, tout ce qui me rebute facilement en musique (Team guitare au pouvoir !).
Pourtant plus j'écoute Technique et plus je l'aime. Tout cet aspect kitsch qui frappe dès la première écoute est vite supplanté par une richesse mélodique incroyable. Je l'ets, j'ai pris une bonne claque.
J'ai été bluffé par le dynamisme des compos, l'énergie super positive que le groupe communique avec brio. Ils enchaînent des titres pop légers, décomplexés, donnés avec amusement. L'ancrage dans les années 80 joue plutôt en leur faveur et leur rajoute un charme, un son tout à fait personnel et excentrique. Les titres ont quelque chose d'attachant en somme ; il ne s'en dégage aucune prétention, la voix de Bernard Summer est même singulière et détachée, mais c'est ce qui fait sa force. On y trouve plutôt de la générosité et un côté fun entraînant, comme dans les refrains de "All the Way", "Vanishing Point" ou "Guilty Partner", et puis surtout les gimmicks entêtants et forts accrocheurs qui font leur marque de fabrique.
Surpris au final et très heureux d'avoir fait une telle découverte. C'est pas impossible que dans quelques mois/années, je revienne vers Technique pour me dire, "comment j'ai pu aimé ça ?", mais dans l'immédiat, il faut croire que je suis de bon poil et fort réceptif, et l'enthousiasme de cet album me parle bien.