Ce premier EP de Kyuss (alors Sons of Kyuss, en hommage à Donjons & Dragons, ça ne s'invente pas !) pose déjà toutes les bases de ce que fera la troupe à Josh Homme durant la décennie 1990. On retrouvera d'ailleurs certaines chansons dans le prochain disque, Wretch.
Effectivement, la voix de John Garcia, l'implacable section rythmique de Brant Bjork à la batterie et Chris Cockrell à la basse, et enfin les riffs de Josh Homme, tout est déjà là. C'est sauvage, électrique, lourd dans l'esprit des célèbres Generator Parties alors en vogue dans les déserts californiens. La production donne l'impression que le groupe est en live, instantané, parfois brouillon et dans un esprit vraiment rock.
On retiendra notamment Isolation Desolation (correspondant à Isolation dans Wretch, mais bien mieux ici.) avec le mélange parfait de guitare acoustique et de guitares punk, ainsi que Happy Birthday et sa superbe ligne de basse de Chris Cockrell sorti tout droit de l'enfer aride des déserts californiens des Etats-Unis.
De manière générale, il n'y a aucune fausse note ici, constant tout le long de l'album. On notera par exemple le côté bluesy, avec un rythme de plus en plus puissant de Windows Of Souls, Love Has ed Me By qui donne furieusement envie de taper du pied, avec sa batterie prenant le pas sur les instruments ou Black Widow qui envoie aussi du lourd, avec sa voix entêtante et son influence psyché.
Un premier EP à l'énergie punk, où l'on ressent la chaleur du désert californien, dans une ambiance étouffante pour un Stoner lourd et puissant, vaguement brouillon mais mémorable par bien des aspects, qui annonce la glorieuse suite pour la troupe de Josh Homme.