A seulement 23 ans, Laura Marling sort un 4ème album (!) d'une maturité absolument exceptionnelle. Sa voix chaude et terriblement adulte se pose et s'enroule sur des mélodies folk aux sonorités délicieusement orientalisantes, à l'instrumentation variée et complexe,extrêmement raffinée.
Le disque, plutôt long, est d'une construction étonnante et qui pourra en dérouter certains. Une première partie voit les chansons s'enchaîner presque sans discontinuer comme un flux et un reflux musical joliment langoureux et suave, marqué par le retour d'une sorte de ritournelle instrumentale qui brouille les cartes et perd l'auditeur dans les méandres musicales de l'album. Les sonorités rappellent étrangement certains morceaux acoustiques de Led Zeppelin, notamment dans des ré-arrangements pour les concerts tels qu'on peut en avoir un exemple grandiose sur le disque de Page/Plant, No Quarter. Mais Laura Marling a son univers à elle, beaucoup plus doux, une caresse d'esthète, un murmure amoureux qui nous emporte loin et nous fait perdre attention.
Le milieu du disque est plus conventionnel et aligne des pistes folk plus classiques mais toujours belles, soignées et au texte intelligible. Puis la fin renoue avec la ritournelle et initiale et achève de nous ensorceler.
Un délicat moment pour les amateurs du genre, un des disques les plus smooth de l'année.