Critique Masque de chair de Scylla

L’album s’appuie sur une production sombre et immersive, oscillant entre mélodies mélancoliques et sonorités plus percutantes. Les instrumentaux, souvent orchestraux et cinématographiques, accentuent le côté dramatique du propos de Scylla. Des morceaux comme Qui suis-je ? ou Et toi ? bénéficient d’arrangements qui renforcent l’atmosphère pesante et introspective du projet. Scylla, fidèle à lui-même, explore des thèmes profonds : le poids des émotions, l’introspection, la dualité entre l’ombre et la lumière, la souf, et la quête de vérité.

Le flow de Scylla est reconnaissable entre mille : lent mais percutant, chaque mot semble pesé et chaque phrase résonne avec force. Il n’a pas besoin d’accélérer son débit pour imposer sa présence ; sa voix rocailleuse et son interprétation ionnée suffisent à capter l’auditeur.

Si l’album est riche et introspectif, il peut parfois sembler trop pesant. L’absence de morceaux plus légers ou enjoués renforce cette impression. De plus, la construction de certains titres peut paraître répétitive, surtout pour ceux qui ne sont pas habitués à son style très narratif et solennel.

Un album à écouter d’une traite, idéal pour ceux qui aiment les textes travaillés et les atmosphères immersives. Avec Masque de Chair, Scylla signe un album puissant, introspectif et fidèle à son univers. Il y offre une réflexion profonde sur l’humain et ses contradictions, sublimée par une interprétation magistrale. Si l’on peut regretter un certain manque de variation dans l’ambiance, cet album reste une œuvre marquante du rap francophone.

Source : lerapcetaitmieuxavant.fr