Pas de bras, pas de chocolat
Après s'être modestement auto-proclamés "plus grand groupe de hard-rock de tous les temps" (http://www.youtube.com/watch?v=krsogBxVKpo 1'55"), que restait-il à prouver pour Metallica? A priori pas grand chose. Pourtant, l'auditeur attentif aura noté une totale absence d'inspiration chez les four horsemen depuis plus de dix ans ainsi qu'un vide artistique absolu. Jusqu'alors bien installés sur leurs trônes dorés, ils n'avaient guère à s'en faire, l'avenir était assuré. Un album minable tous les cinq ans, quelques concerts anémiques pour arrondir les fins de mois. La belle vie en somme.
Mais la crise est arrivée là-dessus. Le public est devenu plus exigeant.
Voilà nos amis sur le point d'être démasqués, l’odieuse supercherie de leur production musicale risquant à tout moment d'éclater au grand jour.
Que fait-on dans un cas pareil?
On se tourne vers le spécialiste en la matière bien évidemment.
Terrorisés et penauds, les quatre vieilles gloires s'en vont frapper à la porte du sieur Lou Reed, maître incontesté du foutage de gueule audacieux, unanimement reconnu depuis Metal Machine Music. C'est qu'il en faut du talent et du charisme pour faire er une si énorme pilule.
Lou Reed et Metallica partagent une seule chose. Un é musical remarquable. Pour le reste, aucun lien. Pas grave. Car le principal ingrédient de la potion magique qui transforme une lamentable daube en chef d’œuvre incontesté, c'est précisément cette aura propre au grand artiste. Là-dite aura, savamment distillée au travers d'interviews et autres apparitions publiques, agrémentée d'une bonne dose de confiance en soi, amène le simple mortel à douter. "Mince alors, je suis simplement trop ignare pour COMPRENDRE cet album". "Non, je me suis trompé, pauvre inculte que je suis, ce disque n'est pas une incroyable purge mais bel et bien la manifestation d'un génie qui m'est inaccessible".
Ça a plutôt bien fonctionné avec Metal Machine Music.
Ainsi donc, Lulu voit le jour en ce triste jour du 13 juillet 2011. L'alchimie a-t-elle opérée? Les deux géants sur le déclin sont-ils parvenus à unir leurs forces et oublier leurs différences pour un dernier baroud d'honneur? Le doute subsiste jusqu'au bout, la faute à cette fameuse aura artistique. On finit par y croire.
Non. La réponse est définitivement non.
Lou Reed et Metallica n'ont plus rien à dire séparément et encore moins ensemble. La greffe n'a pas pris et cette union contre nature n'a rien produit de bon. Il y aura bien sûr des crédules pour crier au génie et peut-être même quelques doux rêveurs pour l'acheter. C'est là toute la magie de Lou Reed.
Ainsi, la seule chose à saluer est bien le culot de ces cinq énergumènes car apposer son nom sur un album aussi minable, il fallait oser!