Love Letters par Lopocomar
Belle ascension pour Metronomy. 8 ans après un premier skeud sorti sous le manteau et 6 ans après être devenu les chouchous de Karl Lagerfeld, les voilà attendus comme jamais pour l’après English Riviera. Etendard de la bonne musique pop, il a su conquérir avec le temps les amoureux de la première heure et un public nettement plus large, les amenant à tourner sans relâche pendant plus d’un an et à devenir aujourd’hui des têtes d’affiches de festival. On pouvait se demander si en l’état il était possible pour un groupe comme celui-ci d’aller plus loin. C’est donc dans ce contexte qu’arrive l’album de la discorde.
C’est pas cool Joseph. Je t’aime bien, on a déjà pu se croiser plusieurs fois et t’es typiquement le genre de gars qui fait plaisir à voir. Talentueux, le succès n’a pas l’air d’avoir changer ce mélange entre timidité et humilité qui te caractèrise. A chaque album, tu allais plus loin. De la minimal’ entêtante, de l’électro dance-floor chiadée, une pop groovy et populaire et maintenant, D.I.S.CO. J’ai beau avoir un cœur, hélas il me reste des oreilles. Tes Love Letters, je ne peux pas. Ca dégouline de faussetés, c’est inspiré d’une funk disco terriblement chiante dont on n’avait pas besoin surtout après une année 2013 déjà riche en revival mode boule à facettes. Si quelques ages ont dandiné mon bassin et que la production est toujours de qualité, c’est plus la gêne et l'ennui qui m’ont étreint pendant les 39 longues minutes de ce nouvel ouvrage.
"I’m Aquarius" avait ouvert les hostilités en début d’année. Le premier a été un peu rude, cette ligne de basse dodelinante et les « ouh ouh ah » ont suffit pour que le morceau fonctionne. A la découverte de l’album complet, le doute m’habite. Et voilà, en plus vous me faîtes dire bite.
On sent les inspirations The Cure du début avec ce son pas trop enrobé, très brut et la voix souvent à contre-temps et en dissonance. Ce qui donne l’impression générale d’un album à côté. Pour le meilleur et pour le pire. Si "Month of Sundays" donne satisfaction, notamment avec ses petits solos de grattes en toile de fond, que dire de "Monstrous". Ou "Call Me", dont l’instrumentale semble directement tirée du générique de Docteur Doogie. Au age, Marc Cerrone sera sûrement charmé par l’hommage sur "Boy Racers", morceau simpliste et hypnotique nous renvoyant directement au minimalisme de leur premier album Pip Paine.
Trop de claquements dans les mains, de choristes, de seventies, de discos, de paillettes… Là où The English Riviera installait une ambiance planante, donnait envie d’y er du temps à ne plus compter les écoutes, ce Love Letters invite paradoxalement à la rupture. Perplexe, on reste sur le bas côté et on attend de voir ce que ce changement de style donnera sur scène parce que vous serez partout cet été. Au cas où la magie n'opére pas non plus, on sait qu'au prochain effort studio, y'aura toujours quelque chose à bouffer. Fais nous au moins une faveur Joseph : s’il te plait dans ton virage disco, évite au moins les pattes d’éph’.