Metronomy, je connaissais pas trop. J’ai juste eu la possibilité d’écouter Love Letters récemment et l’album m’a intrigué. Ce qui frappe d’entrée, c’est qu’il y a une cohérence assez forte à tous les niveaux : Depuis ces sonorités confinées et douces au propos lui même. Le disque regorge de belles trouvailles, déjà au niveau musical avec cette utilisation de sonorités calmes et colorées, allant de la boite à rythme enveloppée aux légers claviers. Toute une atmosphère éthérée, recluse, chaude et percussive en même temps. Le son joue la carte du minimalisme, direction prise de façon générale par les morceaux qui n’associent que peu d’instruments, utilisent des formats simples en jouant sur la répétitivité et l’éloignement du découpage couplet/refrain (Déjà pas bien complexe). De ces formats singuliers employés nait le reproche principal que je fais à cet album, son simplisme : Love Letters est un album brut, avec des idées, de très bonnes idées mais un manque d’approfondissement. Les possibilités sont grandes mais la prise de risque moindre, en résulte une frustration de ce que pourraient rendre certaines pistes (Never Wanted avec sa superbe ligne de basse qui ne décolle jamais vraiment) , une certaine lassitude liée à la répétition (I’m Aquarius, Love Letters et leurs chœurs abusifs sur la longeur) et parfois même un peu des deux (Monstrous qui ne joue qu’avec un arpège au clavier, une boite à rythme, quelques nappes et un refrain vraiment cool. Ca ne va pas chercher très loin, le morceau est bien sympa mais pfff, faut que ça décolle à un moment donné quoi).
Outre l’identité musicale, l’autre atout principal réside dans les parties vocales. Impossible de se décrocher d’un désespéré mais hymnique « You’re really giving me a hard time, toniiiiiiight » (The upsetter) , d’un « Never end a month of sundays » (Month of Sundays) martelé et jubilatoire, d’un « We can get better » (Call Me) que je suspecte d’être lié au « Does it get better ? » de Never Wanted, lui aussi sympathique à souhait. En fait, la plupart des refrains, pour les chansons ayant la chance d’en avoir un, sont superbes. Et pourtant, souvent, le chant concentre son attention sur les couplets, véritables bijoux qui ,non content de remplir les chansons, le font avec classe et relief.
Cet album possède une véritable solidarité entre les chansons, entre les sonorités, entre les aspects alliant le virevoltant et la mélancolie désabusée. Une solidarité ne s’opposant pas à la variété ; chaque morceau est reconnaissable, démontrant encore que la musique possède un spectre suffisamment grand pour faire évoluer des compositions homogènes mais non pas identiques. La réussite de Metronomy est d’éviter l’écueil du recyclage écoeurant.
Love Letters est un bac à sable négligé, un recueil d’idées simples mais efficaces, Une mine de richesses trop peu exploitées. Néanmoins, se fixer sur le potentiel et ne pas comprendre l’œuvre pour ce qu’elle veut probablement être ; simple et épurée, ce serait er à côté un très bon album à l’identité forte et aux mélodies envoutantes.
Meilleurs Morceaux : The Most Immaculate Haircut/The Upsetter/Boy Racers/Month of Sundays/Never Wanted