The English Rivieira, chef d'oeuvre d'alchimie pop et électro, avait l'élégance de ces disques ambitieux mais accessibles. Le groupe avait déé les expérimentations et les gimmicks des précédents albums afin de s'adonner à un song writing du meilleur goût. Trois ans plus tard, quelle est la nouvelle étape ?
Love Letters surprend tout d'abord par un son volontairement sous-produit, ce qui donne parfois l'impression d'écouter des chansons à l'état brut, ce qui séduira certains mais risque de sérieusement frustrer les autres. Une production donc minimaliste qui correspond à une direction musicale tout aussi sobre. Exit le groove, les chaleureuses ritournelles pop, les moment de bravoure electro... Ici les cartes sont rebattues. Metronomy nous offre une étrange synthèse de claviers analogiques, de rythmiques simples et répétitives, de guitares timides, sans oublier une basse délaissée.
La première moitié de l'album laisse perplexe. Si Aquarius, teintée d'un spleen électro et Love Letters, incursion dans la soul des 70's, sont des morceaux efficaces, leurs compagnons se révèlent bien fades, à l'instar de l'ennuyeux Monstruous, faux-pas en 8-bits.
La suite rassure, redonnant un peu d'âme à un disque qui laisse décidément perplexe. Month Of Sundays offre un son rock et organique et séduit un peu plus à chaque écoute. Quant à The Most Immaculate Hair, ballade aux accents adolescents, elle nous rappelle que Joseph Mount est aussi un brillant parolier. N'oublions pas Boy Racers, instrumental bien balancé et n'étant pas sans rappeler le travail d'un Giorgio Moroder au début des années 80.
Au final, Love Letters est une expérience sonore qui étonne par cette absence de temps forts. Les amateurs d’immédiateté s'en détourneront, les auditeurs persévérants quant à eux finiront peut-être par y trouver une bande-son plus riche qu'il n'y paraît...