De tous les trucs que j'écoutais avant que je découvre Internet et que je cesse enfin d'écouter des trucs qui craignent, ce premier album éponyme de KoRn est le seul que je n'ai pas honte de remettre dans le mange-disque. Le Nu-Metal, à mon sens, n'a qu'une seule utilité : servir de premier avec le metal, avant de trouver mieux. Evidemment, certains écoutent du néo-metal sans jamais er à autre chose et sans jamais se rendre compte que c'est quand même un style plutôt médiocre, calibré pour plaire à des gosses et des adolescents. Mais vu que je ne suis pas venu ici pour troller, je vais continuer à vous parler de cet album.
KoRn. Tout un symbole. Les pères du Nu-metal selon certains, entre autres. A l'époque, je l'avais surtout acheté pour la pochette. Elle m'impressionnait légèrement, pour ne pas dire qu'elle m'effrayait carrément. Puis j'ai mis le disque dans le compartiment et ... je me suis mangé une sacrée claque. Avec la chaine hi-fi de ma mère et ses énormes enceintes, chaque note jouée à la basse me faisait l'impression d'avoir des papillons dans l'estomac.
J'avais déjà entendu "Blind" quelque part. Dans un film, peut-être. Plus tard, je me suis souvenu que c'était dans "Charlie's Angels". Ça m'a mis la puce à l'oreille et j'ai cessé immédiatement de faire comme si ce que j'écoutais était trop underground.
Le reste était cool. Le chanteur criait super fort et gémissait, c'était étrange à découvrir. "Need To" et "Clown" tournaient très souvent en boucle, mais ma préférée était (et est toujours, d'ailleurs) "Shoots and Ladders", avec son impeccable introduction à la cornemuse.
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Puis, j'ai oublié KoRn.
Quelques années plus tard, j'avais découvert d'autres styles de metal, du Thrash au Death, en ant par le grindcore, et je me suis mis à rejeter tout ces choses idiotes que j'écoutais quand j'étais jeune et con. J'ai pris un carton et j'ai y ai placé mes albums des Deftones, de Slipknot, de SOAD, de Papa Roach, de Linkin Park... Ca m'a fait un bien fou. Puis mes mains ont saisi cet album à la pochette si étrange. Elle m'impressionnait toujours.
Alors, je l'ai remis dans le mange-disque, je l'ai écouté une fois, deux fois, cinq fois. Je me suis reé "Shoots and Ladders" une quinzaine de fois. Puis j'ai décidé que je pouvais vivre en aimant KoRn et qu'il resterait avec moi, parce que je l'avais acheté alors que je n'avais que 10€ d'argent de poche par mois et que finalement, il valait même davantage que n'importe quel album téléchargé par la mule.
Encore aujourd'hui, je considère le néo-metal comme de la merde en barre. Mais il n'empêche que ce premier album est le seul à avoir survécu à mon enfance avec mes vinyles des Pink Floyd.