L'une des oeuvres les plus sombres et les plus dérangées du cheval étincelant.
On est ici très loin des standards radiophoniques, pourtant It's A Wonderful Life est rempli de mélodies radieuses, et ce troisième essai de Sparklehorse fait preuve d'une cohérence fascinante.
Il y a ces ruptures violentes qui font figures d'électrochocs après des longues plages d'apaisement, ces gazouillis électroniques, ces paroles surréalistes à la douce poésie murmurée, tout juste chuchotée, ces vieux violons grandioses qui jouent "comme l'orchestre du Titanic quand le paquebot coulait...", cet univers plein de bébés, de fêtes foraines, d'oiseaux, de mélancolie et d'araignées... Un monde dans lequel se perdre et ne plus jamais se retrouver.
Une musique tellement plus envoûtante que l'immense majorité de ses contemporains que les éventuelles comparaisons en deviennent systématiquement ridicules. Mark Linkous était largement au dessus de la mêlée, c'est un fait indéniable, et ce disque est bien le meilleur à avoir été publié dans les années 2000.
Un véritable triomphe artistique, à défaut d'être commercial.