(Chronique "La critique introspective, c'est pas pour les endives" n°3)
Été 1979.
Une occasion, un cadeau, donc des disques (toujours, à cette époque, toujours !)
Je vois pas souvent mon géniteur, donc c'est un peu un moment de bonheur.
J'ai donc le droit d'en choisir deux ou trois. Le rêve.
Voilà des mois que je résiste au goûts de mon grand frère concernant ce groupe australien, là. (Notamment parce que la voix de son chanteur, hein.... ?)
Et puis bon, le dernier qu'ils viennent de sortir, il est quand même franchement... d'enfer.
"Touch to much", quell intro ! "Highway to hell", quell riff. "Shot down in flames", quel refrain !
Donc hop ! C'est décidé, je franchis le cap, je porte mon choix sur ce "highway to hell" et en salive d'avance.
Mon paternel se dirige donc vers la caisse muni de mon futur butin.
Quand la dame de la caisse (charmante au demeurant) lui indique le total, mon père lui demande d'enlever les centimes (style, "avec tout ce que je m'apprête à vous laisser, vous pouvez faire ce petit effort"). Le truc, c'est qu'on au début des caisses électroniques et l'employée lui explique qu'elle ne peut pas. Elle semble vraiment désolée.
Déjà, je pense que durant l'échange, j'ai perdu une dizaine de centimètres, en me tassant au max dans mes épaules et tentant de me fondre derrière le présentoir à badges.
Mon père s'emporte, peste, hurle, et devant le refus poli mais ferme de la dame derrière le comptoir, laisse les vinyles en plan et me traine hors du magasin.
Moralité, la honte de ma vie (bon, j'avais 11ans) et aucun skeud à se mettre dans les oreilles.
La loose totale.
Highway to hell.
(Les autres chroniques: http://senscritique.voiranime.info/liste/La_critique_introspective_c_est_pas_pour_les_endives/69932)