Ouais, j'ai téléchargé frauduleusement "Hardwired... to Self-Destruct" 4 jours avant sa sortie, ouais ! J'ai conscience de braver les injonctions du Napster of Puppets Lars Ulrich et de risquer la prison fédérale. So fuckin' what ?! Après 8 ans de jachère, je n'ai pû me retiendre quelques jours de plus.
Quelques semaines après le dernier rejeton burné et exigeant des confrères Testament ("Brotherhood of the Snake"), Metallica déballe 80 minutes rétrospectives d'un shaker musical mixant pas mal de leurs relents discographiques. 12 titres longs de 7 minutes chacun en moyenne et fort heureusement épargnés d'un énième épisode "Unforgiven" ! J'entends déjà les sempiternels râleurs, les éternels prostrés qui réclament une fois de plus un album à la hauteur de "Kill 'em All"...déjà suré par "Master of Puppets", le "Black Album" ou "St Anger" (ah que putain d'ouais !)
La galette s'embrase instantanément au de "Hardwired", le morceau le plus court (3'09) doté de la même carburation que la légendaire relique thrash "Whiplash". Une fois le mur du son éventré, cette déflagration est aussitôt suivie par "Atlas, Rise !", une réplique des séismes "Seek & Destroy" ou "Creeping Death".
Dès lors, Metallica consacre quasiment tout le reste de son skeud à un Heavy Metal lourd et collossal. Ainsi "Now That We're Dead" porte l'ADN de "Load" via la semence de "King Nothing".
Trimballant à son tour quelques effluves de "Seek & Destroy" ou ''Blackened'' et adopté depuis un bail par les aficionados des Four Horsemen, "Moth Into Flame" est porté par un Lars Ulrich au taquet.
"Dream No More" est un tank du calibre de "Sad But True" piloté par la voix doublée et presque méconnaissable de James Hetfield.
"Halo on Fire" est l'étape la plus longue avec une arrivée au sommet à 8'15 alternant sur son trajet moments posés et fureurs heavy. Durant cet amalgame de "Fade to Black" et "Welcome Home (Sanitarium)", Metallica semble enfin prendre conscience qu'il dispose d'un bassiste ! Cependant Trujillo ne peut se permettre que quelques fugaces apparitions, réellement audibles lors des couplets.
Moulé dans le plomb. "Confusion" embraye et résonne en écho à "The Thing that Should Not Be".
Durant les 35 premières secondes de "Manunkind" (la seule chanson sur laquelle il est crédité) les employeurs de Trujillo ont consenti à lui accorder une mince tribune. Après sa courte mélopée, le bassiste en CDD est prié de remballer son gros manche et de rentrer dans le rang pour laisser place à ses patrons qui se chargent de badigeonner les lieux aux teintes de "Wherever I May Roam".
Une intro à la "For Whom the Bell Tolls" entame "Here Comes Revenge" qui sera certainement braillé par des millions de gosiers complices pour accompagner Hetfield en live : '"Re-veeeeeeenge" !
"Am I Savage ?" est pitète à ce jour le morceau à la démarche la plus pachydermique du combo. "Murder One" lui emboité le pas et singe sa dégaine.
"Hardwired...to Self-Destruct" s'achève pied au plancher par la cavalcade "Spit Out the Bone", menée à toute berzingue ("Whiplash", again).
Après un "Death Magnetic" aux relents thrash plus ou moins inspirés, Metallica à concentré son armada sur ce qu'il maîtrise désormais le mieux : le Heavy Metal ! D'emblée de très (très) bonne facture et se bonifiant au fil des écoutes, "Hardwired...to Self-Destruct" trimballe un Kirk Hemmet toujours aussi peu enclin à varier ses sonorités et le style de ses soli englués de sa wah-wah. Bien qu'il soit unanimement reconnu comme un virtuose de la basse (faut absolument écouter ce qu'il a commis avec Infectious Grooves), Robert Trujillo reste cantonné à alourdir le son du groupe tel un bassiste lambda. Les généraux Hetfield et Ulrich quant à eux mènent la barque en éructant d'une voix de feu et propageant des riffs puissants pour l'un tandis que l'autre mène tout ce beau bordel à la baguette grâce à une prod' sublimant ses efforts.