Vice de fond
The Big Short était un film dynamique, rythmé, malin et relativement original dans la forme. Au moment de s'attaquer à un film sur "l'oeuvre" de Dick Cheney, Adam Mckay allait évidemment se reposer...
Par
le 9 mars 2019
45 j'aime
4
Honnêtement, qui attendait quoi que ce soit de Julian Cope en 2024 ? D’ailleurs qui connaît Julian Cope en 2024 ? Leader deTeardrop Explodes dans les années 80, frères ennemis d'Echo and The Bunnymen, qui s'est lancé dans une longue carrière solo grâce au micro tube (world shut your mouth). Une carrière ponctuée de supers albums (Fried) et même d’une chanson touchée par la grâce (Elegant chaos).
Après des albums rugueux (St Rita, Jehovakill, Peggy Suicide), et ne recherchant pas le tube ou la reprise par le secteur publicitaire, l’Anglais a même cherché à se singulariser un peu plus. En adoptant un look de chef biker ultra queer, en devenant écrivain avec des pavés sur le rock japonais, le krautrock et même le neolithique (?). Sa vie est trop remplie pour que je colle à un bio complète, je renvois donc les plus curieux vers sa très riche fiche wiki.
Julian Cope sort Friar Tuck en fin d’année 2024. Et c’est probablement un des meilleurs albums que j’ai eu l’occasion d’écouter cette année, avec Romance de Fontaines DC. Celui auprès duquel je suis le plus souvent revenu, du moins.
Friar Tuck s’ouvre avec l’improbable “too Freud to rock and roll, to Jung to die” (nom d’une compile de son ancien groupe Brain donnor), à l’irrésistible parfum Syd Barretien. Le leader de Pink Floyd était une influence majeure de l’album. Avec Scott Walker période Climate Hunter (Me and the Jews).
“You Gotta Keep Your Halfwits About You évoque plus franchement Wire avec ce sale riff et ce format ultra court.
“Four Jehovahs In A Volvo Estate” on change encore de style avec ce qui ressemble à une face B de Pulp période Separation... Beaucoup d’inspirations différentes donc, toutes Anglaises (sauf Walker).
“The Dogshow Must Go On” est le premier morceau à ressembler à du Julian Cope pur sucre, période 82. Titre qu’on aurait bien entendu figurer entre Sunspot ou Reward.
Le mélancolique “1066 & All That” mélodie acoustique évoque Morrissey des glorieuses années 90, avec cette petite ballade à la guitare bien foutue.
“In Spungent Mansions” long morceau porté par une ligne de basse entêtante et une petite boite à rythme. Encore un chant à la Scott Walker. Il a beau se fringuer comme un crush de feu Karl Lagerfeld, Julian sait toujours fait des chansons fascinantes.
“Sol invicto” débute comme un morceau trip hop, et créait l’exploit d’un monter d’un cran dans l’angoisse avec ce “now you see me now you do...” qui semble échappé de la bouche d’un Barrett camisolé.
"R in the hood", sonne lui aussi comme du vieux Cope des années 80... au début. Et c’est le seul vrai ratage de l’album car le morceau vire au pénible, “PEACE when you say peace, d’you mean a long everlasting PEACE....” assez pénible je dois avouer.
“Done myself a mischief” une très belle conclusion à l’album que je n’attendais pas... plus. Presque une mini hymne.
Un album long, mais bourré d’idées, qui souffre d’une production rachitique, probablement enregistré dans une cave au milieu d’un mellotron 400 et d’un portait de Mishima. Il parait que sa santé l’empêche de faire des tournées, a t’il voulu terminer sa carrière en beauté ? Si c’est ça, il y est parvenu.
A voir s'il sort un livre sur les vases Ming ou l'eletronica.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 23 févr. 2025
Critique lue 11 fois
The Big Short était un film dynamique, rythmé, malin et relativement original dans la forme. Au moment de s'attaquer à un film sur "l'oeuvre" de Dick Cheney, Adam Mckay allait évidemment se reposer...
Par
le 9 mars 2019
45 j'aime
4
Regardons de plus près les similitudes entre les deux grandes sensations horrifiques de l'année :- Barbare de Zach Cregger. Pendant 30 minutes, c'est pas mal, les 40' suivantes baissent en gamme...
Par
le 3 nov. 2022
30 j'aime
7
Un meurtre d'enfant aussi sauvage que sordide, des preuves accablantes qui incriminent contre toute attente un citoyen respectable d'une paisible bourgade (elles le sont toutes là plupart du temps...
Par
le 10 mars 2020
30 j'aime
6