Avec Fade, Yo La Tengo livre un album d’une sérénité désarmante, qui préfère le murmure à la démonstration. Dès les premières notes de Ohm, on entre dans un univers feutré, contemplatif, où chaque son semble pesé, chaque silence assumé. Cette retenue n’est jamais froide : elle crée au contraire un climat intime et apaisant, porté par une production d’une grande finesse.
Les morceaux s’enchaînent avec une cohérence fluide, sans chercher à surprendre mais toujours en touchant juste. On y retrouve cette capacité rare à faire beaucoup avec peu, à créer de l’émotion sans emphase. Stupid Things ou I’ll Be Around en sont de parfaits exemples : simples, mais bouleversants.
Je lui donne un 8/10 parce que, malgré sa beauté, Fade reste peut-être trop en contrôle, trop pudique pour provoquer un véritable vertige. Mais c’est aussi ce qui fait son charme : un disque qui accompagne plus qu’il ne s’impose, fidèle, élégant, profondément humain.