"Je vous demande excuse monsieur, je ne connais quant à moi que des anges"
J'ai essayé d'écrire sur cet album, sur cette première chanson, sur cette chanson interminable, éreintante. J'ai échoué. J'ai effacé, réécrit, j'ai recommencé à l'écouter. Une fois, deux fois. Et tout était médiocre. Ferré me moquait et alors que j'allais effacer, il a déclaré "quand la merde déborde, c'est encore de la merde". Seul, un peu humilié, incapable de domestiquer mes mots qui s'enfuient, qui suivent le rythme des percussions. L'aigu du piano recommence, et alors que les mots reviennent, plein d'espoir, ils se perdent, encore et encore.
Il me paraît impossible d'écrire sur Ferré, tout aussi impossible qu'il me paraît de reprendre Ferré, bien que quelques malheureux s'y essayent, de temps en temps.
Cependant, se taire parfois est un dommage, j'aurais envie d'écrire, pour pasticher Sartre, afin que personne ne puisse ignorer le monde, ici celui de Ferré, cet album sublime. L'un des plus beaux. Qu'importe que je ne sois assez bon pour le mettre en mots, pour le réinventer, pour vous le faire vivre. Vous avez la chance de pouvoir le faire par vous-même, alors allez-y.