Il y a de quoi se poser des questions, Dave !! Comment et pourquoi tu en vient à quitter Van Halen alors que ton groupe est au sommet à tout les niveaux ?! L'album "1984" (que je considère comme leur meilleur) fut au moment de sa sortie leur album le plus vendu !
Ma foi, ce sera comme ça et il faudra faire avec. Mais comment retrouver la magie Van Halen dans le David Lee Roth Band ?
Nous l'avons vu, les frères Van Halen, eux, ont engagé Sammy Hagar et ils ont perdu tout ce qui faisait le charme de Van Halen . Avec "5150" , le groupe est devenu une sorte de Foreigner en ajoutant à leur répertoire des titres gnan gnan et encore un peu plus de claviers. Mais peu importe, la musique aurait pu être n'importe quoi que ça ne change strictement rien au schmilblick. Sans David Lee Roth, le groupe avait perdu tout son swagg. Le coté imprévisible et sauvage, le délire crooner, le groove, le feeling sexy ... tout ça avait disparu ... et n'est jamais revenu. Le retour à du matériel plus burné avec l'album F.U.C.K n'a rien changé au délire car comme je l'ai dit, là n'est pas le problème. Pour moi , Hagar est une erreur de casting et sans David Lee Roth, c'est compliqué d'avoir ce qui faisait l’ADN de Van Halen.
Voyons voir maintenant comment ça se e du coté de David Lee Roth. A mon avis, Dave était loin d'être idiot et sans les frères Van Halen et Michael Anthony, il était conscient qu'il devait former un groupe avec des bêtes de musiciens. Et c'est là que Lee Roth est incroyable car il a choisi les meilleurs du circuit : Steve Vai, Billy Sheehan et Graig Bissonette . On peut se le dire : il ne pouvait pas faire mieux comme choix ! Bon tout ça, c'est bien beau sur la papier mais est ce que c'est garanti que ça va fonctionner concrètement ? Et bien j'ai envie de dire un peu mon neveu !
Dave et les gars ont tout compris à ce qui fait le charme de Van Halen. Et sans renier leur identité, ces mecs là propose une musique tout à fait dans l'esprit VH.
Du Hard, de la pêche, du groove. Pas de titre gnian gnian, pas de connerie ou on essaye de sa la jouer "sérieux". Ce qui n'empêche pas de la rigueur et même de l'émotion par moment. Et c'est ça le délire VH.
Ecoutez moi par exemple "Ladies Night In Buffalo" et là, on pense tout de suite à la magie d'un titre comme "Push Comes To Shove" (sensualité et émotion). C'est funky, la section rythmique est imparable, ça groove à fond les ballons avec un Dave totalement dans son élément et un solo de barge de Steve Vai. Un peu plus loin, on à le titre "Big Trouble" qui fusionne du Hard Rock avec quelques ingrédients funky et un Dave qui fait du spoken word par dessus.
Même recette que pour le titre précédent : groove de malade et solo de barge malgré le coté plus pêchu du morceau.
Au niveau des tubes , on à le parfait "yankee rose" qui contient en introduction un dialogue entre Dave et la guitare de Vai puis un solo de basse de Sheehan au milieu du morceau. Un pur moment qui sonne encore plus Van Halen que Van Halen . Les fans de GTA vice city doivent connaitre cette musique ! Il y a aussi le titre "Goin Crazy" qui était sorti en single . Un bon moment là aussi pour ce morceau avec quelques claviers et un coté légèrement FM (le seul du lot !) .
Avec "That's Life", on est dans le pur music hall et c'est aussi pour ça qu'on aime David. Ce titre puis la reprise bluesy et jazzy "I"m Easy" sont bien loin du Hard Rock. Ce genre d'expérimentation rétro sur ces deux morceaux peut faire rappeler certains morceaux de l'album "Diver Down" de 1982 .
Très franchement, le seul titre que je trouve pas terrible du lot est le heavy "Shyboy" pas très inspiré je trouve mélodiquement et avec un refrain pénible. Mais c'est bien tout .
Sans atteindre (à mon avis) le niveau de composition d'un "1984", on n'en est à mon avis pas loin et je ne pouvais pas en attendre mieux de ce premier album de David Lee Roth . Dans ce qui est l'un des plus gros gâchis de l'histoire de la musique (ce divorce entre Dave et Van Halen), on peut très clairement se consoler avec ce tout nouveau groupe qui enregistrera encore un second album avant, hélas, de se séparer .