Véritable ovni, Disco Volante fait er le premier album éponyme du groupe californien pour un truc cohérent, carré, presque pop. Sa diversité radicale et son étrangeté le font er pour une espèce de laboratoire horrifique plus ambitieux qu'il n'est réellement : pas de sens profond caché à cette musique incompréhensible, chacun des membres du groupe s'est éclaté à expérimenter sans limite, et voilà tout simplement le résultat. Pour autant, l'auditeur peut bien s'imaginer un univers encore plus complexe que ce que le groupe avait prévu, tant les différentes ambiances sont évocatrices. L'album s'ouvre sur un "Everyone I Went to High School With Is Dead" quasiment sludge metal au son pas très clair et à moitié étouffé. Introduction légèrement déconcertante avant un "Chemical Marriage" bizarroïde où Mike Patton s'improvise crooner space age pop jazzy, un style que l'on retrouvera au fil de l'album, en particulier sur le titre final "Merry Go Bye Bye" où le chant se fait particulièrement émouvant... intercalé entre deux plans de death metal particulièrement brutal. "The Bends" est une longue suite de dix minutes rendant hommage à la facette la plus expérimentale de la space age pop et nous emmenant vers des profondeurs complètement terrifiantes, oppressantes et quasiment transcendantales. Mais avant ça, il faudra er par un morceau de surf rock caché, un tube de techno expérimentale nous emmenant à travers le Sahara, puis en Italie où Mike Patton nous montrera les limites de son vocabulaire avant de nous susurrer à l'oreille qu'il nous découpera en morceaux. J'étais parti pour tenter d'écrire une review assez exhaustive de cet album mais je me rends bien compte que c'est totalement impossible avec un disque aussi fou et exigeant.