http://senscritique.voiranime.info/album/A7/critique/78546195
(Oui, auto placement de produit au age).
Je dois dire que j'attendais impatiemment Anarchie. Après avoir apprécié A7, je portais un intérêt certain à ce qui pourrait suivre. Cependant, si le titre éponyme m'avait conforté dans mes espérances (dont je salue la réalisation du clip et l'emprunt de la baignoire de sang à 3 a.m d’Eminem, toujours une bonne référence); le second extrait Je La Connais m'a d'avantage laissé dubitatif. En interview, SCH confesse s'inspirer du fameux Hotline Bling de Drake pour ce titre... Malheureusement l'effet est loin d'être le même.
Verdict donc après plusieurs écoutes, que vaut réellement Anarchie ?
Trop Enorme, premier son inédit de l'album donne le ton, avec un SCH qui revient à sa violence coutumière. Petit tacle aux haters nouvellement venus avec son récent succès, un peu d'autotune pour enrober le tout. Bref, tout ce qui a de plus classique pour Schneider, on est en terrain connu. Cartine Cartier, quatrième track de l'album, se démarque d'avantage de par le couplet du rapper italien Sfera Ebbasta (unique feat de l'album et pour le moins singulier, bien que Joke avait déjà tenté l'expérience transalpine avec le titre Tu Non Sai en feat avec Gue Pequeno & Maruego). Là aussi SCH s'en sort bien, avec un son posé, à l'ambiance envoûtante. L'un des meilleurs titres de l'album selon moi.
Viennent ensuite Le Doc et Neuer, deux sons qui n'ont pas particulièrement retenus mon attention. La faute à un vocodeur trop présent et un texte qui tourne rapidement en rond sur Le Doc, et un Neuer qui ne doit son titre qu'au jeu de mots «J'ai le bras long comme Neuer» au refrain. Götze, Neuer... SCH semble avoir un peu de mal à donner une vraie profondeur à ses gimmicks germaniques, et l'auditeur se trouve là dans le creux de l'album.
La suite continue avec Alléluia qui pêche encore par son texte moins travaillé que l'on a pu connaître. Le son n'est pas fondamentalement mauvais, mais ne retient que peu l'attention.
Enfin Allo Maman résonnent à nos oreilles. Et là aucun doute, c'est LA véritable tuerie de l'album. On retrouve un SCH intimiste comme on avait pu l'entendre sur Fusil ou encore J'Reviens De Loin. Le texte est soigné, travaillé, ne serait son aspect personnel on tient pour moi le véritable single de l'album et je ne serai pas étonné qu'un clip voit le jour prochainement. Une véritable réussite où Schneider nous fait echo de tout son talent.
Quand On Etait Mome poursuit sur cette lignée personnelle, et paradoxalement à l'image mafieuse qu'il véhicule, SCH donne l'illusion d'être d'avantage à l'aise dans ses sons les plus calmes. Dix-Neuf qui suit juste après se laisse écouter de par son refrain entraînant et un flow plus dynamique que sur les tracks précédentes. Himalaya se démarque par ses allusions politiques discrètes que le S avait déjà tenté avec son fameux «Se lever pour 1200 c'est insultant». L'artiste s'avère cependant politiquement moins engagé dans ses textes qu'il ne l'est en interview. En tout cas, on a là un des meilleurs morceaux de l'album, la plume se faisant plus forte que dans certains des sons précédents. Une plume qui d'ailleurs est toujours aussi affûté que sur A7, de même que le flow dont SCH sait varier ses placements.
Enfin, Essuie Tes Larmes et Murcielago concluent l'album. Le premier pèche par son thème qu'il ne semble qu'effleurer sans vraiment développer, le second en revanche nous replonge dans l'ambiance sombre de trafic illégal qui au final, reste la marque de fabrique du numéro 19.
Enfin, un petit mot pour parler des prods qui sont là par contre ma vraie déception de l'album. Bien moins inspirés qu'elles ne l'étaient sur A7, il semblerait que Kore a eu du mal à gérer la quasi totalité d'un album. Katrinasquad avait fait du très bon travail précédemment, réitérer avec eux n'aurait peut-être pas été une mauvaise idée. En l'état, peu d'instrus restent vraiment en tête.
Que conclure d'Anarchie ? Mon constat est plutôt moyen, car même si certains sons sont de toute évidence à retenir, le reste s'oublie assez vite. Attendais-je trop de ce premier opus après avoir grandement apprécié la mixtape précédente ? Peut-être... Mais pour autant, la qualité intrinsèque de l'album et de l'artiste ne sont pas à remettre en cause. Simplement, si certains titres d'A7 sont encore dans les playlist (le fameux Champs-Elysées et son «pas loué», Solides, Gomorra, Fusil, etc...» j'en voie au contraire bien peu de cet album qui auront une espérance de vie prolongée. Aussi, l'étonnant succès commercial d'A7 (double disque de platine en mélangeant physique, digital et stream) sera je pense plus difficile à atteindre cette fois. Évidemment, l'avenir nous le dira et je souhaite de tout cœur beaucoup de réussite à un artiste que j'apprécie toujours autant et dont je continuerai à suivre l'activité avec attention.
SONS A RETENIR
Cartine Cartier
Allo Maman
Anarchie
Dix-Neuf
Murcielago