D’après Pitchfork, le Breakbeat a libéré les producteurs des obligations de l’implacable 4 temps, et la «braindance» est un genre rythmiquement hyper complexe qui a conservé ses racines de club en y ajoutant des parcelles fantastiquement souples à l'imagination fervente.
Pour résumer plus simplement, qui écoute du breakbeat (et élargissons meme jusqu’à l’IDM) pour la première fois n’y entendra certainement que du bruit (à tout hasard @Phili pon). Mais qui s’aventurera à réécouter les bons morceaux, découvrira un monde d’une créativité complexe et infinie au fil de ses nouvelles écoutes.
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Ma première écoute de Squarepusher remonte à 2001 avec son single “My Red Hot Car” très proche de “Windowlicker” d’Aphex Twin. S’en est suivit l’album Ultravisitor en 2004 et surtout le morceau “Steinbolt” qui a eu l'effet d'un éclair (de génie) pour moi. Squarepusher était déjà un artiste intéressant car il utilisait un son breakbeat très similaire à Aphex Twin tout en développant son propre univers musical.
Mais voilà, la violence d’accès à son univers m’empêchais d’écouter son album régulièrement et dans son intégralité. Je ne vais pas mentir, 1h20 de Squarepusher c’était bien trop pour moi.
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C’est à ce niveau là que je vois les 47 minutes de Be Up A Hello comme une belle réussite. Qui connait un tant soit peu Squarepusher reconnaitra sa patte dès le premier morceau (ce qui est déjà un accomplissement en soit étant donné le nombre d’artistes interchangeables sur le marché).
Mais là ou l’album m’impressionne d’avantage c’est dans son équilibre entre les styles, la diversité de ses morceaux et sa longueur.
Car sans pour autant tomber dans le “easy listening”, Thomas Jenkinson arrive à ouvrir la porte de son univers à un nouveau public tout en gardant son essence. Le récent Flamagra de Flying Lotus est un exemple très similaire à mes oreilles.
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Les deux premiers morceaux “Oberlove” et “Hitsonu” sont euphoriques, légés et agréable à l’écoute… une main tendue à son nouvel audimat.
“the feeling that we're jogging through a sunlit meadow in some cute RPG”
- Resident Advisor
Après ces 2 morceaux a l’écoute légère, le nouveau témoin du monde de Squarepusher entre enfin dans ce dernier de plein fouet avec “Nervelevers” et “Speedcrank”. 2 morceaux énergétique et sombre qui ressemblent d’avantage à ses productions du é avec des breaks incroyable de virtuosité et des lignes de bass acid à souhait.
Mais comme je le disais un peu plus haut, trop de Squarepusher peut être nocif et c’est au moment ou sa nouvelle audience en a certainement besoin qu’il redescend de plusieurs crans avec un ovni musical pour l’artiste sous le nom de “Detroit People Mover”. On quitte l’IDM et le breakbeat pour s’aventurer dans un morceau de pur synthwave qui aurait très bien pu avoir sa place dans la bande son d’un film dystopique cyberpunk. Une très belle entracte, surprenante. Un moment de calme et de réflexion.
S’en suit 3 morceaux des plus intense dont le single "Vortrack" sorti en 2019. C’est sans doute à ce moment là que les âmes sensible décrocheront les premières et on ne peut pas trop leur en vouloir.
Enfin, arrive le dernier morceau “80 Ondula”, une ligne de bass sans beat qui s’assombrit de plus en plus… Et si l’on fait le chemin arrière on se rend compte qu’il y a tout un monde entre le premier et le dernier morceau.
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Il serait compliquer de tenter de convertir quelqu’un de reluctant au Breakbeat, à la Drum n Bass, à l’Acid ou encore à l’IDM tant cet album en est pourvu.
En revanche, cet opus devrait être une agréable surprise pour les autres. L’album est cohérent du début a la fin et les sons si propre a l’artiste ont été conservé tout en étant peaufinés pour rendre cette experience plus accessible.
Un album clair, limpide, propre et bien ficelé… bref c’est carré !