Les meilleurs albums de rap US selon LeMalin

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A vingt ans pas entamé, Nas nous livre la bible du hip hop. Déjà on dit merci (ou amen c’est vous qui voyez). Ensuite on s’arrête trente secondes pour mesurer l’exploit. Puis on reprend trente secondes pour se demander s’il ne s’agit pas du plus grand accomplissement du hip hop pour un artiste aussi jeune (voire l’un des plus grand de la musique en général, faudrait fouiller mais le petit Mozart a pris de l’avance).

Si vous souhaitez initier quelqu’un au Hip Hop et lui garantir une bonne éducation, ne gaspillez pas vos mots, déléguez plutôt la tâche au prophète. 40minutes par jour, tous les jours jusqu’à récitation des versets.

Illmatic est le chef d’œuvre incontournable du genre sur lequel tout a déjà été dit ou écrit (et loin de moi la prétention de vous en apprendre plus que vous n’en savez). Interprétation, lyrics, production, il brille sur tous les tableaux. Il a en plus le raffinement de la concision (une intro, 9 tracks 9 classiques merci au revoir), fait rare à une époque où les albums fleuve étaient légion (et les skits ou excès de bla bla encore à la mode).

Bien sûr, Nas n’aurait pas pu réussir cet exploit sans être parfaitement entouré. Derrière lui, un line up de producteurs légendaires (DJ Premier, Pete Rock, Large Professor, Q-Tip excusez du peu) convoqué avec pour seule mission de le faire briller et marquer l’histoire au fer rouge. (Exclusion volontaire de L.E.S qui n’était pas encore établi, même si avoir "Life’s a Bitch" comme première ligne sur le cv ne fera jamais de lui un imposteur). Remarquer qu’il s’agit d’ailleurs d’un des premiers albums avec une équipe de super producteurs aux manettes, là où la tradition d’associer un beatmaker à un MC perdurait encore.

Et pour finir on dit amen. Et cette fois vous n’avez pas le choix.

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Se revendiquant extraterrestres sur leur propre terre d’Atlanta, Outkast nous invite à un voyage à travers l’espace et le temps, hors des codes de l'époque, s’émancipant frontalement de l’influence de la Dungeon Family en emmenant leurs inspirations musicales encore plus loin, au-delà des frontières du Sud.

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NB : Sorti le même jour que le "36 Chambers" de Wu Tang, et tout le monde n’avait d’oreilles que pour "Doggystyle" sorti 2 semaines auparavant. Quelle époque.

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Alors que le Hip Hop périclite dangereusement au milieu des 00’ qui d’autre que l’homme au masque pour venir le sauver ?

Véritable souffle de liberté dans une industrie suffoquant de plus en plus sous le poids de la pression des labels, Madvillainy s’affranchi de toutes les conventions commerciales du genre et vient redessiner à jamais le paysage de l’undergound dans lequel il s’imposera bien vite comme le nouveau le mètre étalon. Pas de jeunes femmes au refrain pour adoucir l’écoute (et même pas de refrains du tout), pas de 16mesures bien rangés, de durée calibrée pour la radio, ni de sonorités lissées pour ne pas agresser les oreilles fragiles du grand public, seul nous guide la créativité hors norme de deux artistes blasés du milieu dont la rencontre fusionnelle viendra réveiller l’appétit.

A la fois une expérience, une énigme et un challenge. Si vous pensiez des sonorités d’accordéon incompatible avec la dureté du rap, Madlib vous répondra en riant avec l’un des opening les plus iconiques du médium ("Accordion", ça ne s’invente pas), annonce fracassante d’un véritable berceau d’expérimentations à venir complétée par des rimes complexes lâchées avec une précision dévastatrice.

“That's why he bring his own needles
And get more cheese than Doritos, Cheetos or Fritos
Slip like Freudian
Your first and last step to playing yourself like accordion”

Lui le producteur légendaire, l’oreille affutée capable de pervertir de la musique de télénova brésilienne (la géniale "Curls") ou de recycler des génériques de série américaine de seconde zones (l’explosive "All Caps") pour les transformer en banger.

Et MF DOOM le “best emcee with no chain ya eva heard", rappeur fou dont l’amour des mots n’a d’égal que son indifférence pour la compréhension de l’auditeur, dévoué au perfectionnement de son art qu’il pratique seul et comme personne (essayer de réciter "Figaro" avec lui pour vous en convaincre).

Une association évidente qui se e de commentaire (parait d’ailleurs qu’ils communiquaient par télépathie), entravée et retardée (ce terrible leak abordé avec humour sur la fantastique clôture "Rhinestone Cowboy") mais dont la concrétisation se réclame presque de la prophétie.

“Just ALL CAPS when you spell the man name”.

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La version bad guys d’Illmatic. Une immersion sans paillettes dans les plus sombres recoins de NY, narrée au cœur des problèmes avec une rare authenticité par les jeunes Havoc et Prodigy.

“I’m only 19, but my mind is old”

Porté par la légendaire "Shook One part II" -le hit destructeur qui manquera aux autres albums de Mobb Deep pour percer les oreilles du grand public- son beat sinistre et inusable qui sera irablement mis à l’honneur par Em’ dans son film 8Miles, son refrain qui suinte la rue comme si vous mordiez le trottoir (Ain’t no such things as halfway crooks...) ; mais qui fait malgré elle de l’ombre à sa première partie oubliée (faisant désormais office de brouillon et c’est dire) et surtout aux autres titres qui n’ont pourtant rien à se reprocher.

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Le plus grand album du Wu Tang. Oui, vous avez bien lu. Ne vous y trompez pas à la lecture du titre, ça n’est pas du tout un projet solo mais comme souvent le fruit d’un immense effort collectif. Si Kool G Rap peut se revendiquer comme parrain du « Mafioso Rap » c’est bien ici que ce sous-genre atteint son firmament.

Organisé de deux mains de maitre par un RZA au sommet de sa forme, franchissant ici un pallier en trouvant une ligne directrice dans le chaos ambiant caractérisant ses premiers travaux, capturant à merveille l’ambiance poisseuse des films de gangsters populaires à l’époque (et son fétiche The Killer de John Woo en tête) pour dérouler une intrigue criminelle avec une précision presque cinématographique (Si vous ne sentez pas la pluie et le désespoir sur l’incroyable "Rainy Dayz" personne ne peut plus rien faire pour vous).

Le duo dévastateur Raekwon-Ghostface se partage le premier rôle et découpe à peu près tout ce qui bouge, ant proche de se faire incarcérer pour assassinat d’instru sur la boucherie Criminology, une victime parmi d’autres de leurs flows sur-affûtés.

Le reste du Tang complète le casting avec sens du devoir, malgré un Cappadonna un peu fébrile pour sa grande première (pas encore membre officiel à l’époque). Signalons un couplet mordant d’Inspectah Deck sur la bouillante "Guillotine (Swordz)", et un Method Man délirant au refrain sur l’incontournable "Ice Cream", qu’il conclura par l’indémodable "Parlez-vous français ? Mi amor, merci, oui oui, bon bons and all that good stuff".

Et bien sûr un caméo remarqué de Nas Escobar, premier non membre à apparaitre sur un album de la clique, bravant cet honneur avec un couplet légendaire sur "Verbal Intercourse" qui laissera ses deux suiveurs dans la difficulté malgré tous leurs efforts (fallait pas le laisser er en premier).

Le genre d’album qui s’écoute de A à Z sans temps morts malgré une durée digne d’une sortie en salle.

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L’association providentielle dont Chicago avait besoin pour s’ancrer définitivement sur la carte du Hip Hop.

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Un joyau oublié de la grande époque de la East. Menaçant et jazzy à la fois, la fusion aussi improbable qu’explosive d’A Tribe Called Quest et du Wu Tang emmené par deux rappeurs aussi complémentaires qu’exemplaires.

En termes d’inventivité de flow et de schémas de rimes c’est tout simplement une démonstration (le futur avant l’heure). Si vous voulez comprendre la fascination de certains ionnés à l’égard de Pharoahe Monch c’est ici qu’il faut commencer à chercher. Son couplet sur l’impressionnante "Bring it on" est juste délirant, et il y aura fallu un age plein d’iration en interview d’Eminem chez Sway presque 20ans plus tard pour lui rendre enfin ses lettres de noblesse.

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A Tribe Called Quest : La preuve vivante que le Hip Hop peut être sophistiqué sans rien perdre de son essence, intellectuel sans pour autant sacrifier le fun. Le genre d’album qui n’essaie jamais de vous submerger mais sait toujours vous récompenser d’une écoute attentive.

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Smoother than butter.

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NB : En argot, a Piece of Strange se réfère à une belle inconnue soulevée le temps d’un soir, sorte de précurseur du One Night Stand en plus poétique.

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Ambassadeur non déclaré du site Genius qu’il aura mis à genoux à la sortie, bien incapable d’encaisser la déferlante lyricale inaugurale sur l’extraordinaire "Mural", un triomphe de plus de 8min qui cristallise autant l’ambition d’un album presque inépuisable que l'ascension d’un artiste désormais en pleine possession de son art.

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La géniale cover annonce parfaitement la couleur, préparez-vous à un tour de manège délirant en compagnie d’une bande de joyeux lurons chargés à l’herbe fraiche.

Goofy à l’extrême -ce qui perdra certainement des auditeurs en cours de route- l’album prend la tangente d’une période dominée outrageusement par le gangsta rap et y oppose une tonne d’humour sous fond de beats jazzy, ouvrant grand la porte à une période de paix et d’amour sur la côte Ouest (Non).

Ainsi, les démonstrations de force de rigueur se transforment en guerre d’insultes sur les mamans (la juvénile et hilarante "Ya Mama"), les petites histoires racontées brisent des tabous inattendus (l’étonnante "Oh Shit" qui porte bien son nom), et les rebellions anti système tournent vite à la farce (l’absurde "Officer" et son hommage amusé à Public Ennemy).

Les 4MC ne sont pas des pointures du genre mais ont chacun une voix très reconnaissable, et font surtout part d’une joie fortement contagieuse, parfaitement mise en valeur par l’inventif J-Swift, producteur qu’on aurait aimé voir d’avantage les mains sur le beat que sur les narcotiques.

Difficile d’évaluer le grammage expiré à chaque couplet mais la palme verte revient possiblement à Fatflip tout content de faire tousser un gosse de 4ans sur "Pack the Pipe" (directement dédiée à l’art de la fume... mais aussi à Bouddha), ou de conclure en toute décomplexion les festivités sur le remix funky de "Soul Flower" avec un mythique « If Magic can it he got AIDS, fuck it, I got herpes ».

Au cœur de ce tourbillon de folie relevons bien sûr l’indémodable "ing me By", track de légende parfaitement complétée par un solo de SlimKid3 qui en remet une couche sur l’amour à sens unique dans la géniale "Otha Fish".

Si Bart Simpson avait un album préféré…

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Nb : Si quelqu’un lance un jour une campagne de financement pour une réédition de l’album sans les ad libs ridicules de Diddy et les meuglements de Lil Kim il aura tout mon soutien.

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“This should be played at high volume
Preferably in a residential area”

Ses plus fidèles patients vous le diront, un album du docteur est avant tout affaire de productions (pas étonnant en ce sens de le savoir si populaire en où les cursed words sont souvent appris bien avant les verbes irréguliers). Ingénieur du son, maitre du mixage, et surtout savant orchestrateur de basses sirupeuse et synthés bien aigus sur fond de drums qui claquent, Dr Dre va redéfinir à jamais le paysage musical de la côte ouest avec dans ses bagages des titres iconiques comme "Let Me Ride" ou "Nuthin’ but a ‘G’ Thang", s’imposant directement comme le manuel de la G-Funk pour qui il s’affirmera définitivement comme le premier ambassadeur.

Pour honorer ses beats une sélection de emcees plein de testostérones (oui, même Lady of Rage) qui se rendent les coups sur les multiples posse cuts bouillants de l’album, avec en vedette la révélation Snoop Dogg qui n’aura plus qu’à laisser glisser son flow nonchalamment cool jusqu’à la notoriété mondiale sur Doggystyle.
D’un point de vue thématique rien de bien original, tous les poncifs du gansta rap (violence, sex, drugs & parties) sont présent (avec en prime une obsession pour le renégat Easy-E qui prend toutes les balles perdues en plus de manger bien sec sur la monstrueuse "Fuck Wit Dre Day"), à la différence faite qu’ici tout sonne tellement bien à l’oreille qu’aucune concurrence ne deviendra possible. Souvent imité jamais égalé, The Chronic traversera les âges sans jamais décevoir les enceintes, animera les soirées pendant des générations durant, et posera sans le savoir les premières pierres du succès de GTA San Andreas.

Même l’incongrue "Deez Nutz" (et son interlude légendaire empruntée à l’humoriste Rudy Ray Moore aka Dolemite) devient un hit grâce à la puissance de l’instru alors qu’elle avait tout pour être ridicule sur le papier. Seul "Take “Bitches Ain’t S***" sommet de misogynie comme l’époque aimait malheureusement trop en créer vient un peu ternir le bilan et devra être considéré comme un bonus dont il vaut mieux se débarrasser.

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Était-il possible de ne pas décevoir après avoir à jamais bouleversé le Hip Hop avec Illmatic ? Condamné à la comparaison systématique avec son chef d’œuvre originel, Nas décide déjà de faire autrement, quitte à laisser quelques puristes de la première heure en cours de route.

Il y a d’abord ce virage plus pop assumé avec notamment quelques tracks prévues pour le faire er dans une autre dimension commerciale. Mais attendez un peu de voir la gueule des singles : "The Message", "Sweet Dreams", "If i Ruled the World". Trois morceaux de légende qui à eux seuls enterrent des carrières entières : Qui voudrait s’opposer à ça ? La convocation des Trackmasters à la prod, faiseurs de hits mais vrais ionnés du genre était le bon call pour concilier les envies de succès sans entacher la fameuse street credibility de rigueur.

I Was Written c’est aussi les premières es d’armes de Nas Escobar son alias mafioso introduit sur Only Built 4 Cuban Linx… de Raekwon (pas ce qu’il nous a inventé de mieux, les dérives de la jeunesse...) avec l’hypnotisante "Watch them Niggas" ou la très brute "Live Nigga Rap" (initialement prévue pour Hell On Earth de Mobb Deep), du story telling de qualité en veux-tu en voilà avec l’immense "I Gave you Power" (masterclass de personnification, mais deux ans après le "Stray Bullet" d’Organized Konfusion tout de même) ou les captivantes "Suspect" et "Shootouts", la naissance de The Firm sur l’intestable posse cut Affirmative Action (Foxy avait mangé du lion sur cet album), et une première main controversée tendue vers la réunion des deux côtes avec "Nas is Coming" (Pas la meilleure prod de Dre mais une ambiance qui prend aux tripes).

Rétrospectivement, il faut quand même s’accrocher pour se plaindre tellement l’album est immense.

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Débuts contrariés pour une star en devenir contrainte d’attendre ses 26ans pour enfin débuter sa carrière, forcé tel que le raconte la légende d’utiliser l’argent de la drogue pour monter son propre label et poser sans le savoir le ciment d’un empire milliardaire.

Bien décidé de se frayer un chemin dans la jungle de NY Jay-Z débarque avec les crocs et la bave aux lèvres, prêt à en découdre face aux plus grands comme en témoigne la légendaire e d’armes avec Notorious Big (et son toujours très drôle "Get it? (uh) 2 Pac's?") sur l’énorme "Brooklyn’s Finest". Reasonable Doubt c’est 25ans de vie et d’épreuves en sortie de gestation, l’album d’une carrière se devant de commencer sous peine de ne jamais exister. Jamais plus vous n’entendrez Jay-Z aussi affamé et ambitieux, confiant et déterminé.

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Encore plus énervé que sur son déjà bien énervé debut album "AmeriKKKa’s Most Wanted", Ice Cube ne fait pas de concession dans cette autopsie de la société américaine du début des 90’, transforme sa plume en marteau colossale et n’hésite pas à frapper très fort là où ça fait mal… quitte à rendre certains moments inconfortables.

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“Possibly I was the one with components and properties, to be the greatest of all time, but you won geography lottery”

Personne n’aurait misé sur lui et pourtant K.R.I.T réussi là où beaucoup se sont cassé les dents par le é en dégainant l’un si ce n’est le meilleur double album de l’histoire du Hip Hop. Clé de la réussite, l’idée de diviser le projet en deux parties distinctes : Une première partie signée de son nom d’artiste, bouillante tribune de ce que son rap sudiste a à offrir. Une deuxième partie signée de son nom civil, plus émotive et introspective, une libération artistique pour un rappeur trop souvent ramené à ses mixtapes et désormais prêt à prendre son envol au-dessus des siens.

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A lire Rebellious African People Music ce qui vous donnera une meilleure idée du degré d’énervement du projet ; aussi officieusement connu sous le nom Run The Jewels 0 puisqu’il marque la naissance du célèbre duo. Les saillies lyriques de Killer Mike et son flow destructeur trouvent un parfait écrin dans les mains de EL-P qui se contente ici du rôle de l’ombre (à l’exception d’une apparition pour la forme sur l’explosive "Butane") mais livre en contrepartie un niveau de production absolument démentiel.

“Critics want to mention that they miss when hip-hop was rappin' Motherfucker, if you did, then Killer Mike'd be platinum” Kendrick sur "Hoods Politic".

De l’intro (à savoir un posse cut bouillant sans aucun préliminaires) à la conclusion (et la track éponyme qui mettra K.O même les auditeurs les plus enhardis) un album qui ne lâche jamais la pression, ressuscitant les grandes heures du Hip Hop contestataire chères à Public Ennemy et consort avec des envolées telles que la déflagration "Reagan", ou l’incroyable "Don’t Die", sorte de "Fuck the Police" modernisé (autant vous dire qu’en 20ans le bilan ne s’est pas beaucoup amélioré) rebondissant sur le meurtre médiatique du jeune Trayvon Martin et où en entendrait presque les râles d’encouragements d’Ice Cube si l’on avait pas déjà tant à faire pour encaisser l’instru.

Une mention spéciale pour la jamais citée "Jojo’s Chillin", story telling entrainant sur un connard de première qui s’en sort toujours de justesse, et surtout pastille comique apprécié qui vient rappeler que même s’il aboie beaucoup K Mike ne mords pas toujours. Ne soyez pas effrayé à l’idée de er la porte.

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Quand il advient de célébrer la carrière d’ATCQ il est désormais indispensable de er se nettoyer les oreilles sur la carrière de leur mastermind Q-Tip. Classique qui s’ignore, The Renaissance est une démonstration de classe de son auteur, une remise en perspective de tout son talent pour créer des ambiances uniques 9 ans après ses débuts solos sur le décevant Amplified (plombé par les menottes du studio bien entendu), et une débauche d’énergie positive communicative dispensé avec une coolitude sans égal dans le domaine.

“The people at the label say they want something to repeat
But all my people really want something for the streets”

Annotation :

Que se e-t-il quand l’un des esprits les plus affuté du Hip Hop s’associe au top de sa forme à une équipe d’élite de production (Questlove, J Dilla, DJ Premier, D'Angelo excusez du peu) et nous sers une collection d’histoires prêtes à traverser les âges ? Un classique tout simplement. Encore un pourront se dire les suiveurs d’un rappeur dont la réputation n’est pas à la hauteur de la richesse de sa discographie.

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La soundtrack ultime pour un tour en voiture le coffre chargé de drogues. Et accessoirement l’un des plus grands représentants de la scène sudiste des 90’. Après deux premiers projets de bonne facture et même injustement boudés, UGK e la vitesse supérieure et trouve la formule magique pour dépeindre la routine de la criminalité de leur ghetto tout en faisant bouger les têtes dans les Cadillac.