Les meilleurs albums de 2025 selon benton

Liste de

3 albums

créée il y a 4 mois · modifiée il y a environ 2 mois
All Is Weird And Ridiculous
7.3
1.

All Is Weird And Ridiculous (2025)

Sortie : 10 janvier 2025 ().

Album de Le Reste

une critique.

Annotation :

Indie Pop / Indie Rock / Piano Rock / Indietronica
La surprise de ce début d'année. Le Reste est un artiste français, que ceux qui traînent sur Rate Your Music connaissent peut-être sous le pseudo Ghost_Train (et ici, sous le pseudo leaids - nom de son ancien projet). J'ai découvert pour l'occasion qu'il produit de la musique, et de la bonne musique, dans un style indie pop bien écrite et composée (mention spéciale aux deux titres d'ouverture, Life et By the Window, ainsi qu'au morceau The Last Time I Was Happy) dont les singularités et le sens du décalage - notamment dans ces motifs de piano accrocheurs - traduisent le style atypique et la vision unique qui se dégagent des écrits du gars disponibles sur le net. Mais plus que tout, All Is Weird And Ridiculous est un album déchirant, puisqu'il a été écrit en mémoire de la compagne de Le Reste, décédée récemment. Les paroles des morceaux évoquent le deuil, la mort, la mémoire, les souvenirs, la haine de soi, avec des images et des formules percutantes - un mélange d'émotions viscérales qui n'est pas sans rappeler pêle-mêle Sufjan Stevens, Mount Eerie ou Eels, jusqu'au climax atteint par The Last Time I Was Happy. Voir ma critique pour plus de détails.

Journal d’un Loup-Garou
7.8
2.

Journal d’un Loup-Garou (2025)

Sortie : 24 janvier 2025 ().

Album de Lou-Adriane Cassidy

Annotation :

Chanson québécoise / Indie Pop / Art Pop / Chamber Pop / Synthpop
Cet album est vraiment une belle découverte, de la part d'une artiste québécoise que je ne connaissais pas. Mais ce n'est pas étonnant étant donné le peu de promotion accordée aux artistes québécois dans notre pays (quelqu'un a déjà vu Klo Pelgag sur la télé française ?). Lou-Adriane Cassidy confirme en tout cas que la bonne chanson francophone est plutôt à chercher du côté de la scène québécoise. Journal d'un Loup-Garou est un excellent album de pop entraînante, aux mélodies accrocheuses, sublimée par une production très maîtrisée et des arrangements riches. Et il y a aussi une énergie assez irrésistible, quelque chose de spontané qui est immédiatement attachant. On sent que Lou-Adriane Cassidy a une appétence pour le rock - cela s'entend sur ses précédents albums - et pour une musique aux accroches évidentes et directes. Ses morceaux sont très purs, très lisibles, ce qui les rend facilement mémorables. Le petit plus qui transcende une formule qui pourrait être classique, ce sont les ambiances et le travail sur le son et les arrangements. Les influences de Lou-Adrianne Cassidy sont extrêmement variées, peut-être plus encore sur ce nouvel album, sa musique navigant entre l'indie pop immédiate, la chanson à texte, un esprit plus arty et des sonorités synthétiques, le tout fusionnant avec un équilibre idéal - l'album ne paraît jamais artificiel malgré plusieurs rythmiques synthpop. Il faut dire que la voix très belle et nette apporte énormément de sensibilité et de musicalité. Et puis l'inventivité des arrangements surprend souvent, on n'entendra jamais ces audaces sonores, ces visions et ces ambiances chez les artistes français(es) - même si Pomme frôle parfois ce niveau. C'est ambitieux et assez puissant. Les quatre premiers morceaux sont fantastiques - il y a d'ailleurs une vibe Clara Luciani sur Dis-moi dis-moi dis-moi mais transcendée par l'énergie et l'ambiance des arrangements de cordes - avec une mention pour Je pars en vacances, son rythme chaloupé, sa mélodie et ses chœurs irrésistibles (ce titre me fait penser à Sufjan Stevens, c'est dire). Plus loin, Chanson pour Odile est le genre de titre qui peut sembler anodin, plus chill que d'autres tubes, mais que je trouve sublime et incroyablement émouvant. La musique de Lou-Adriane Cassidy dégage une sincérité et une sensibilité d'autant plus touchantes que tout cela est emballé dans une pop mélodique vivifiante et bourrée d'idées.

Dan’s Boogie
6.6
3.

Dan’s Boogie (2025)

Sortie : 28 mars 2025 ().

Album de Destroyer

Annotation :

Art Rock / Art Pop / Neo-Psychedelia / Sophisti-Pop / Chamber Pop
J'étais é un peu à côté de Labyrinthitis, dans le sens où cet album ne m'avait pas accroché - chose a priori incompréhensible puisque j'adore Destroyer et que Labyrinthitis a plutôt bonne réputation. On ne sait jamais trop à quoi s'attendre avec Dan Bejar, c'est pour cela que malgré les déceptions éventuelles, je serai toujours curieux d'écouter la musique du bonhomme, mais aussi car je sais qu'au bout du compte, les bonnes surprises répondront toujours présentes, la preuve avec ce Dan's Boogie vraiment étonnant. Oui, on pourra toujours faire confiance à Dan Bejar pour continuer à composer une musique inspirée, riche, mélodique, étrange, fantaisiste et puissante. Et chaque nouvelle preuve que le gars n'a rien perdu de sa verve originelle, malgré les années, est une source perpétuelle de bonheur et d'enchantement. J'avais beaucoup aimé Have We Met, malgré les critiques, mais Dan's Boogie me semble encore supérieur et renoue avec un esprit que l'on n'avait plus entendu chez Bejar depuis Poison Season, avec un accent mis sur des ambiances chiadées et une énergie puissante, à mi-chemin entre sophisti-pop mélodique et art rock conquérant. Les visions soniques incroyables s'expriment une nouvelle fois, avec une précision, une netteté et une inspiration qui m'étonneront toujours. Cet univers, ces architectures sonores, c'est vraiment ce qui me plaît et me fascine le plus chez Destroyer, et Dan's Boogie remet le couvert, et deux fois plutôt qu'une, ne serait-ce qu'avec l'intro magnifique The Same Thing as Nothing at All et ses nappes de piano scintillant et cette ambiance glam art pop enivrante. La production est fantastique, on retrouve le Destroyer au son divin, capable de mettre en valeur ses morceaux grâce à une science des arrangements unique - chaque détail, chaque sonorité contribuant aux atmosphères envoutantes et émouvantes (ces notes cosmiques lors du break de The Ignoramus of Love, ce piano dans Dan's Boogie, le finish de Bologna, le motif irrésistible du rayonnant Cataract Time). J'ai réécouté Labyrinthitis pour l'occasion, et en fait cet album n'a pas un centième des idées sonores et des arrangements de Dan's Boogie - il y a une place excessive accordées à la new wave et/ou alternative dance - ce qui explique mon indifférence, là où Dan's Boogie renoue avec une approche mélodique et atmosphérique plus sensible, domaine dans lequel Dan Bejar n'a jamais perdu sa singularité.

benton

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