La fin d'un cycle
Après 4 albums à la sonorité jazz qui plurent à la grande majorité des critiques mais qui ne se vendirent pas beaucoup, Serge Gainsbourg fit une nouvelle tentative dans cette voix là mais en y...
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le 18 oct. 2022
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En 1962, Gainsbourg avait sorti un superbe « N°4 » mais rien n’y faisait, le succès commercial le fuyait. A tel point qu’il n’arrive toujours pas à vivre de sa musique. Pour son 5e album, « Confidentiel », il revisite le jazz mais en version moderne et intimiste car sans batterie. Là, il est en configuration minimale, entouré uniquement par un guitariste et un bassiste, Elek Bacsik et Michel Gaudry, deux musiciens de jazz de grand talent qui illuminent ces chansons. Quant à Gainsbourg, ses mots fusent avec une sensibilité et une intelligence géniales, entre français et anglais ("talkie-walkie", "Scenic Railway", "No no thanks no"), jouant sur les doubles sens (« Chez les yé-yé ») ou les lettres de l’alphabet («Elaeudanla Téitéia », époustouflant). Je me souviens qu’au collège, notre prof d’espagnol nous disait qu’il détestait « Gainsbarre » (c’était les années 80 et la provoc’) mais qu’il adorait cette chanson et nous avait conseillé de l’écouter. Je comprends bien mieux aujourd’hui ce qu’il voulait nous dire. "Chez les yé-yé" est une composition majeure où l’auteur attaque cette mode qu’il n’aime pas du tout, et reprend ce thème de manière formidable dans "Le temps des yoyos" (Le temps des yoyos/tourne ses feuillets /Voici au verso/le temps des yé-yés).
Quant à « La saison des pluies » c’est tout simplement une des plus belles chansons de Serge (et une des moins connues, comme quoi !), avec la guitare sublime de Bacsik, pour un mélange de chanson française et de jazz que peu d’artistes ont réussi à faire (à part Nougaro et Trenet dans d’autres styles et avec d’autres personnalités). Une immense réussite qui tient en trois éléments : une guitare électro acoustique hors-norme, capable d’enchaîner des rythmiques de jazz et des solos d’une grande complexité, une contrebasse groovy au son chaud et lisse et des textes froids, brillants d’inventivité, récités d’une voix grave et sombre. Sans doute le 1er chef d’œuvre de Gainsbourg.
Créée
le 4 mai 2025
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