Tu les aimes mes cordes ?
http://youtu.be/wqcQhT5Ao94
Décidément Arcade Fire semble porter bonheur aux violonistes. Après Owen Pallett (1), c'est au tour de Sarah Neufeld de s'offrir une aventure en solo.
Et aventure est bel et bien le mot le plus approprié pour définir ce "Hero Brother".
Ce petit bout de femme ne se contente pas de surfer sur le succès du groupe montréalais, elle ne choisit pas la facilité, bien au contraire, au risque de déstabiliser l'auditeur comme elle aime déjà à le faire à l'occasion avec Bell Orchestre.
Cet album est aussi peu aimable qu'il est brillant et ionnant, il est aussi risqué qu'attachant, nous plongeant 43 minutes durant dans une sorte de bande-son d'un film rêvé, convoquant le désenchantement d'un Malick, la déstructuration slave d'un Kusturica, la folie d'un Carax, le parfum anxiogène d'un Jeff Nichols.
Les grands disques sont comme les grands films, ils se laissent désirer, nous obligent à les visiter plusieurs fois pour en comprendre toute la richesse.
Chacun des 11 morceaux de cet album est semblable à un long plan-séquence qui intrigue et dévore, chacun des gémissements du violon de Sarah Neufeld est une ivitation au trouble et à l'introspection.
Un premier album exigeant mais essentiel.
http://youtu.be/Jt4bvacwc9I
http://youtu.be/aSHDmPyp86A
http://youtu.be/JiKxQHyHYgw
(1) http://senscritique.voiranime.info/album/Has_a_Good_Home/critique/25404394